Certaines entreprises ont pour obligation légale de faire appel à un commissaire aux comptes afin de vérifier la sincérité et la régularité de leurs comptes annuels. Pour rappel, les commissaires aux comptes ont pour mission de garantir la fiabilité des informations financières des entreprises auditées. Le 29 février 2024, un nouveau décret a été publié dans le Journal Officiel pour ajuster les critères d’éligibilité et permettre ainsi aux entreprises d’améliorer leur compétitivité dans un contexte d’inflation. Quelles sont ces nouvelles normes ? Cet article pour y voir plus clair et pour rappeler le rôle du commissaire aux comptes.
Les nouveaux critères d’éligibilité
Les législations concernant la nomination d’un commissaire aux comptes ont beaucoup évolué ces dernières années. Jusqu’en 2019, le bilan comptable, le chiffre d’affaires et le nombre de salariés ne faisaient pas partie des critères de nomination. Seule importait la forme juridique de l’entreprise. La Loi PACTE de 2019 avait modifié cette manière de faire en instaurant des seuils, égalisant ainsi le traitement de toutes les formes de sociétés. Ce sont ces critères qui ont récemment été mis à jour : jusqu’à présent, et depuis 2019, la nomination d’un commissaire aux comptes était obligatoire dès que deux des trois seuils ci-dessous étaient franchis :
- 8 millions d’€ de chiffre d’affaires.
- 4 millions d’€ de total de bilan.
- 50 salariés.
Depuis le 29 février 2024, de nouveaux seuils ont été mis en place :
- 10 millions d’€ de chiffre d’affaires.
- 5 millions d’€ de total de bilan.
- 50 salariés.
Dans le cas où une entreprise n’a pas franchi ces seuils mais où elle fait partie d’un groupe de sociétés dont elle constitue une filiale significative, alors elle doit désigner un CAC si la société fille dépasse deux de ces trois seuils :
- 4 millions d’€ de chiffre d’affaires.
- 2,5 millions d’€ de total de bilan.
- 50 salariés.
Ces nouveaux critères légaux s’appliquent à partir des exercices ouverts au 1er janvier 2024. Cependant, les mandats de commissaires aux comptes en cours sont tenus de se poursuivre jusqu’à leur date d’expiration.
Rappel du rôle d’un commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes est un auditeur légal qui intervient au sein d’une entreprise dans le cadre d’une mission légale pour vérifier que les comptes annuels de l’entreprise auditée sont exacts. Son rôle est de garantir la fiabilité de l’information financière et comptable de l’entreprise. Généralement, il est désigné pour six exercices.
Le commissaire aux comptes peut également prendre en charge d’autres aspects de l’entité auditée en émettant un avis sur un document comptable ou une stratégie financière, en fournissant une attestation pour le tribunal, en établissant un rapport sur les conventions passées entre une société et ses dirigeants…
À quel moment nommer un CAC ?
C’est au moment où les seuils sont dépassés que l’entreprise se doit de nommer un commissaire aux comptes pour l’exercice suivant le dépassement.
À l’inverse, lorsque l’entité repasse sous les seuils d’éligibilité, alors elle n’est plus dans l’obligation de faire appel à un commissaire aux comptes.
Le cas des nominations facultatives
Une entreprise peut choisir de faire appel à un commissaire aux comptes, même dans le cas où elle ne dépasse pas 2 des 3 critères évoqués plus haut. Elle peut faire la demande de désigner un CAC de manière facultative.
Malgré les rehaussements des seuils, il est toujours possible pour une société de demander la nomination d’un commissaire aux comptes de manière facultative, notamment sur la demande d’un ou de plusieurs associés qui représentent au moins 1 / 3 du capital social de l’entreprise, ou, par exemple, en cas de demande en justice par des associés minoritaires représentant au minimum 10 % du capital.
Dans le cas de la nomination d’un CAC de manière facultative, le mandat de l’auditeur des comptes peut durer trois exercices.
Pourquoi ces nouveaux seuils ?
Ces nouveaux seuils ont été mis en place pour différentes raisons, et notamment dans le but d’améliorer la compétitivité des PME.
Les nouveaux seuils sont pensés en fonction de l’inflation, de manière à s’aligner sur les évolutions économiques. Ils permettent aussi de simplifier les procédures administratives, tout en réduisant la charge réglementaire des entreprises.
Pour conclure
Depuis le 29 février 2024, de nouveaux seuils ont été mis en place concernant la nomination d’un commissaire aux comptes. Les entreprises qui dépassent deux de ces trois seuils sont dans l’obligation légale de nommer un CAC pour 6 exercices : un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 10 millions d’€, un bilan total équivalent ou supérieur à 5 millions d’€, un nombre de salariés supérieur ou égal à 50. Ces nouveaux seuils ont pour premier objectif d’aider les entreprises à faire face à l’inflation.